46e Journées internationales de l’Association française d’archéologie mérovingienne, Bordeaux 14-16 octobre 2026
Des sociétés en transition : maillage territorial, funéraire et religieux au cours du premier Moyen Âge
Échéance : 1er février 2026
L’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge sont des temps de transformation et de transition entre deux formes de sociétés. Ces changements sont à la fois politiques, sociaux, religieux et ont incontestablement un impact sur les territoires perçus par l’archéologie. Ces transformations s’effectuent à différents niveaux. Certains se perçoivent sur le temps court (accidents, aléas, ruptures), d’autres sur le temps long du premier Moyen Âge (recomposition des repères spatiaux, des limites de territoires, des formes de regroupements humains). Les 46e journées de l’AFAM, qui se tiendront à Bordeaux du 14 au 17 octobre 2026, proposent donc de discuter les trajectoires et les rythmes des territoires à de multiples échelles : celle du site, d’une micro-région, voire plus largement.
La compréhension de ces changements préoccupe les chercheurs depuis longtemps. Localement, l’université bordelaise a promu, dès l’après-guerre, une école de géographie historique intéressée par l’occupation du sol sur le temps long à l’initiative de Charles Higounet et développé à sa suite par Jean-Bernard Marquette. Le territoire – paroissial notamment – était au centre de la démarche d’enquête avec cependant des outils insuffisants pour comprendre l’évolution de l’espace (présence antique, schéma de démembrement des finages, chronologie des vocables paroissiaux, méthode régressive à partir de la cartographie moderne…). La lecture des terroirs et de la formation du tissu urbain ancien au travers de la morphologie parcellaire a prolongé cette approche dans les années 1990 et 2000, inspirée de celle de Gérard Chouquer, avec les travaux entre autres de Cédric Lavigne et d’Ezechiel Jean-Couret ; la dynamique fut également relancée par une nouvelle forme éditoriale des Atlas historiques des villes de France (éd. Ausonius). À partir des années 2000, plusieurs facteurs renouvellent sensiblement les approches spatiales (essor des opérations d’archéologie préventive sur de grandes surfaces, des outils numériques, des données paléoenvironnementales, de l’interdisciplinarité). Ces réflexions sur la représentation de l’espace, couplées aux premières utilisations des SIG, vont susciter de nouveaux travaux féconds, menés par exemple par les chercheurs de l’université de Tours. Ces explorations ont abouti à des réalisations pionnières, notamment dans les régions méridionales, à une échelle micro-régionale, et ont permis de saisir l’évolution sur la longue durée des dynamiques de peuplement (C. Raynaud, L. Schneider). Actuellement, les travaux des géographes et des sociologues proposent de nouvelles avancées en explorant les notions de paysage, d’espaces vécus, de voisinage et prennent en compte la sensorialité.
Pour ces 46e journées, la chronologie envisagée s’étend du IVe au XIe siècle. Elle correspond, selon les régions, à une, voire plusieurs phases de transitions entre deux modèles marquants de sociétés, celle de l’Antiquité finissante fortement marquée par la villa, à laquelle s’attache toujours au cours de la période alto-médiévale la question d’héritage foncier et de patrimoine, et celle du Moyen Âge, restructurée notamment par de nouveaux repères monumentaux que sont l’église et le château. Ces territoires sont donc mouvants, parfois multifonctionnels, et connaissent des changements importants. Il s’agit alors de caractériser leur structuration, aussi bien en campagne qu’en ville, et les changements qui y ont lieu, peut-être en lien avec leur nature et leur fonction. Ces analyses permettront d’aborder les notions de dynamiques et de transitions : l’identification des rythmes de changement au cours de cette période (ruptures ou, à l’inverse, transformations lentes) est l’objectif principal de ces journées. Le territoire pourra ainsi être discuté à partir de la construction des paysages, de la transformation des réseaux, de l’arrivée du christianisme et de son impact, notamment sur la gestion des morts, de la mise en place d’un maillage d’églises en lien avec la restructuration du territoire, de l’émergence de localités intermédiaires (mobilité, spécialisation de l’espace), ou encore plus largement à travers la plasticité de l’espace et de la transformation des limites territoriales. Ces différentes thématiques pourront être abordées à diverses échelles, mais les interventions devront s’organiser autour de la perception et de l’étude de ces transitions socio-spatiales pouvant mettre en évidence la place du haut Moyen Âge dans l’évolution des territoires sur le temps long.
Aussi, comme il est d’usage, une session sera consacrée à l’actualité de la recherche en Nouvelle-Aquitaine. Les découvertes récentes, qu’elles soient issues de l’archéologie préventive ou programmée, ainsi que les travaux universitaires et autres projets de recherches (PCR, PAS,…) pourront être proposés ici.
Les propositions de communications (orale ou affichée) devront être adressées au comité d’organisation avant le 1er février 2026, par courrier électronique à l’adresse suivante : afam.bordeaux.2026@gmail.com. Elles devront être accompagnées d’un résumé d’une longueur maximale de 300 mots.
Le comité scientifique chargé d’évaluer les propositions se réunira en février 2026 pour sélectionner les contributions et établir le programme.
Retrouvez les informations complètes ainsi qu’une orientation bibliographique.
